Menu

02. Comment préparer et animer un débat ?

Un débat, c’est une discussion ouverte entre deux ou plusieurs personnalités (politiques, observateurs, chercheurs, représentants de la société civile, etc.) sur une ou plusieurs thématiques préalablement identifiées.

En période électorale, comme à d’autres moments de l’actualité, un débat radio peut être résolument contradictoire mais ce n’est pas systématique. L’objectif est de proposer des tables rondes, éclairages et points de vue complémentaires sur une thématique spécifique liée à une période particulière du débat public local ou national. Par exemple : « chefs traditionnels : quelle est leur influence auprès des électeurs ? », « pourquoi parle-t-on si peu des femmes ? », « comment combattre les rumeurs et les faux sondages ? », etc.

Les débats entre responsables politiques et candidats sont des moments très attendus pendant les campagnes électorales. Ces échanges doivent permettre à l’auditoire de comparer les grandes orientations, les programmes des uns et des autres et d’empêcher autant que possible les imprécisions et l’utilisation de la langue de bois. Elle doit aussi faciliter la connaissance pour l’auditoire des différentes personnalités présentes.

UN DÉBAT, POUR QUOI FAIRE ?

  • Faire vivre pleinement le débat public et ses enjeux démocratiques.
  • Marquer les priorités d’intérêt général, locales, nationales, planétaires.
  • Interpeller des leaders d’opinion et des décideurs sur les questions citoyennes.
  • Valoriser le pluralisme d’opinion et d’expression.
  • Concourir à l’éducation civique des citoyens (pourquoi et comment on vote, connaître le code électoral, le rôle des élus, la constitution, etc.).
  • Connaître les orientations ou programmes des candidats et des partis, faciliter le choix des électeurs et approcher la personnalité des candidats.
  • Proposer un style d’émission particulièrement vivant et apprécié des auditeurs.

ANIMER UN DÉBAT, QUELS PRINCIPES ?

  • Donner la parole à toutes les parties présentes.
  • Respecter l’équilibre et/ou l’équité, surtout quand il s’agit de candidats à une élection.
  • Observer le maximum de neutralité.
  • En garder toujours la maitrise.
  • Appliquer et faire respecter les contraintes législatives/réglementaires électorales.

UN DÉBAT, ÇA SE PRÉPARE…

  • Choisir des thèmes d’intérêt général parmi ceux qui correspondent aussi à l’attente des citoyens. Pour s’en approcher, les différents vecteurs d’interactivité peuvent être utilisés en amont (appels téléphoniques, réseaux sociaux, initiatives citoyennes, forums d’auditeurs, etc.) ainsi que les conseils des spécialistes et des organisations de la société civile.
  • Se documenter sur la thématique choisie (spécialistes, confrères, service de presse, etc).
  • Sélectionner au mieux les invités en fonction de leur savoir, de leur expérience et de l’équilibre des genres (un panel de trois ou quatre personnes est pertinent). Dans le cadre d’un débat contradictoire, on s’assurera bien sûr de la divergence d’opinion.
  • Discuter au préalable avec chaque invité est indispensable (par téléphone ou juste avant l’émission) afin de recueillir ou de vérifier des informations qui seront utiles au cours du débat mais aussi pour le structurer correctement.
  • Réaliser une bande-annonce (message d’autopromotion) et soigner l’habillage sonore (virgules, jingles, indicatif, etc.).

Une bonne émission répond à un concept simple et précis. Ainsi, il n’est pas bon de mélanger débat et séquences interactives avec les auditeurs. Une règle à respecter en particulier pour les « face à face » et autres « duels » opposants deux personnes sur des sujets polémiques (par exemple, « faut-il interdire les sondages d’opinion ? » ou « les détenus sont-ils des citoyens comme les autres ? »). Ceux-ci, très appréciés des auditeurs, doivent être de format court (15-20 minutes) et percutants.


UN DÉBAT, ÇA S’ANIME…

  • En fixant d’emblée des règles du jeu aux participants : maitrise éditoriale de l’animateur, courtoisie dans les échanges, respect de la vie privée, responsabilité juridique et sociale de chacun, etc.
  • En réunissant les meilleures conditions psychologiques, matérielles et techniques à sa réalisation : bonne disposition dans le studio, extinction des téléphones portables, essais préalables des micros, bouteille d’eau sur la table, etc.
  • En présentant au mieux la thématique et les invités en début d’émission (une bonne introduction dure de 50 secondes à 1 minute 30).
  • En tenant compte en priorité et en permanence des auditeurs à l’écoute.
  • En maitrisant l’art de l’interview et du direct (savoir écouter, relancer, corriger, interpeller, recadrer, interrompre, etc.).

… MAIS ÇA NE SE CONCLUT PAS

C’est le chronomètre qui oblige à stopper l’émission. Il n’est donc pas utile d’imposer à l’auditeur une conclusion par un tour de table des invités eux-mêmes. Une simple formule « merci, au revoir » de la part du journaliste suffit la plupart du temps. Il en va autrement des tables rondes électorales, exercices particuliers répondant à des impératifs spécifiques. Ces émissions spéciales, parties intégrantes de la campagne officielle, doivent respecter des règles strictes et d’équilibre du temps de parole.