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09. Des modes de traitement de l’information souvent négligés…

À l’approche d’élections, certaines formes de papiers devraient s’imposer plus que d’autres. Pourtant, elles sont souvent négligées au profit de comptes rendus, de commentaires ou d’éditoriaux et autres tentatives d’analyse de la vie politique au jour le jour. Pourtant, les portraits et les encadrés sont – parmi d’autres – des modes d’expression journalistique particulièrement informatifs, efficaces et appréciés des auditeurs. Pour le journaliste, c’est l’occasion d’exercer son esprit de synthèse mais aussi de démontrer son talent d’observation et d’écriture.

MULTIPLIER LES PORTRAITS…

La vie sociale et politique, locale ou nationale, est une scène de théâtre que les journalistes ont pour mission de raconter. Il leur faut donc s’intéresser aux acteurs autant qu’aux situations ou aux enjeux.

Un portrait ne doit pas être une simple carte de visite ou un curriculum vitae. Son objectif est de rendre une personne la plus vivante possible aux yeux (à la radio ce sont avant tout des images que l’on propose) et aux oreilles de l’auditeur.

Dans le format court qu’exige la radio (papier d’une minute ou enrobé d’1 minute 50 sec), cet exercice consiste en une description par touches variées et successives de différents aspects d’une personnalité à choisir parmi des traits physiques et/ou de caractère, des habitudes, des goûts ou passions singulières, le souvenir d’un ami, l’origine et l’itinéraire de vie, des comportements remarquables, une expérience professionnelle ou militante, une réputation, des déclarations de référence, des défauts célèbres ou peu connus, une situation de famille particulière… Attention néanmoins aux limites à ne pas franchir sous peine d’atteinte à la vie privée, avec des informations qui n’apporteraient de toute manière rien au portrait dans l’objectif fixé au départ.

Un bon portrait sera donc le résultat d’une recherche sérieuse d’informations diverses, recueillies auprès de plusieurs sources et non celle unique du sujet.

Aucune raison que ce portrait soit un panégyrique et qu’il se limite à une succession de qualités ou de compliments. Ecrire un portrait, pour un journaliste, ce n’est pas renoncer à exercer son sens critique, bien au contraire. Et si le sujet grimace à l’écoute du portrait, tant pis, car c’est l’auditeur, satisfait du travail honnête du journaliste, qui en sera reconnaissant.

… ET LES ENCADRÉS

Dans la presse écrite, un encadré désigne un article court, souligné d’un trait carré ou rectangulaire, intégré à l’intérieur d’un autre papier plus long. Il comprend le plus souvent des données objectives de référence (dates, indices démographiques, contexte, etc.) rassemblées ici pour éclairer le lecteur sur le sujet, sans l’obliger toutefois à les lire ou du moins à les digérer en même temps que l’article principal.

Le terme est aussi utilisé en radio pour désigner un style de papier court (45 secondes au mieux), pour un genre de traitement journalistique similaire et très utile quand il s’agit de rassembler, par exemple, des chiffres ou une succession de données brutes qui seraient par ailleurs indigestes à entendre dans un compte rendu ou dans le chapeau du présentateur principal.

Avantage non négligeable des portraits et encadrés : ils peuvent être produits et enregistrés à l’avance et donc constituer une réserve de papiers disponibles (frigo).