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09. Le travail de la voix

Faut-il avoir une bonne voix pour faire de la radio ? De préférence oui, mais on voit des présentateurs avec une voix enrouée se distinguer parce qu’ils savent l’utiliser. Vous mettez un très bon tambour dans les mains d’un mauvais musicien, il ne produira rien de bon. Vous mettez un mauvais tambour dans les mains d’un très bon musicien, et vous avez de la magie, du rythme, du son. En radio, il faut écrire pour sa propre voix, c’est le chemin le plus difficile à trouver.

Faites le test, écoutez vos voisins : certains parlent vite, d’autres lentement. C’est notre singularité d’être humain. En radio, il faut trouver le juste milieu.

Première règle : s’adresser à quelqu’un

Vous n’êtes pas sur la place publique pour un discours, vous parlez à une personne. Levez le nez régulièrement de votre papier et regardez le technicien. C’est votre premier auditeur, votre ami. Il peut vous faire signe de ralentir. En radio on parle plus lentement que dans la vie.

Deuxième règle : écrire pour parler

Il y a une musique de la langue orale qui n’est pas celle de l’écrit de nos études. Pendant que vous écrivez, murmurez vos phrases. Vous allez voir que vous trouverez un style simple qui s’approche de votre manière de parler. Cela vous évitera au micro hésitations et bafouillis.

Troisième règle : sortir sa voix

Les premières fois au micro, on est timide. On lit son texte comme on le fait d’habitude pour soi-même. La voix est morne, sans éclat. Enlevez le texte et demandez à la personne de redire ce qu’elle a écrit. Tout de suite vous voyez la différence. La personne reprend sa voix naturelle. Sortir sa voix, cela ne veut pas dire crier, c’est trouver le juste milieu entre sa voix naturelle et le ton pour dire les nouvelles.

Quatrième règle : s’entraîner

Il y a des techniques de diction comme lire un texte avec un crayon entre ses dents. Cela aide à mieux articuler et muscler ses lèvres. Il faut se réécouter en regardant sa voix comme un objet. On peut demander l’aide d’un comédien, à ses collègues, à son rédacteur en chef. La radio est une équipe, on doit pouvoir s’entraider pour s’améliorer.

Cinquième règle : la mise en bouche

C’est la plus fondamentale, valable pour tous les journalistes, débutants ou professionnels confirmés. Avant de passer à l’antenne : relisez à haute voix votre journal, votre flash, votre papier. Vous échauffez ainsi votre bouche et vos cordes vocales. Vous imprimez dans votre esprit la musique de votre texte. A l’antenne, vous l’avez tellement dans la tête que cela coule tout seul. Certains présentateurs se massent la bouche avant de rentrer en studio et boivent un peu d’eau pour éviter d’avoir de la poussière dans la gorge. La radio, c’est comme le sport : échauffements et étirements avant de rentrer sur le stade.

Sixième règle : ne pas manger le micro

On parle à 20 centimètres du micro (fiche 19). On dégage une oreille de son casque pour pouvoir s’entendre comme dans la vie. L’autre sert à recevoir les ordres et à contrôler.